A la découverte de PLAYMOOVIN', une entreprise qui propose des fauteuils pour tous afin de changer le regard sur le handicap

Contexte

PLAYMOOVIN’
SEBASTIEN PASSEMARD & MICKAEL MEYER 
‘‘Les chiffres du handicap en France sont affolants : c’est le premier critère de discrimination, 22%, devant tout le reste’’
En France, 240.000 enfants à mobilité réduite ne peuvent pas pratiquer d’activité physique par manque d’équipements adaptés. Un fauteuil sportif c’est cher, et les enfants en situation de handicap sont souvent exclus des séances de sport à l’école. Alors Playmoovin’ a eu l’intelligence de raisonner à l’envers : que les valides puissent partager un terrain de sports avec ceux dont la mobilité est réduite. Le même fauteuil pour tous : Kidsmoovin’. L’enjeu est double, il s’agit à la fois de proposer un fauteuil abordable mais aussi de permettre aux différentes structures du sport, du handicap et des centres de loisirs de sensibiliser tous les publics au handicap. Ce fauteuil est l’un des vecteurs qui peut intervenir dans cette démarche de sensibilisation.
Le projet est ancien : en 2008 déjà, Wally Salvan, initiateur des pratiques de rugby à 13 en fauteuil et inventeur du Kidsmoovin’ entre en incubation BUSI, qui finance les études de faisabilité technique du fauteuil et le brevet. Le financement de la pré-industrialisation vire au parcours du combattant car le projet ne rentre dans aucune case administrative et bouscule les lignes… 10 ans plus tard, Wally Salvan dessine un fauteuil ludique et économique, jusqu’à six fois moins cher que le coût d’un fauteuil de sport. Les pièces qui le constituent sont issues à 90 % d’entreprises auvergnates et sa composition en fait un produit 100 % recyclable. Il confie à Mickaël Meyer et à Sébastien Passemard, ses futurs associés, la fabrication et la commercialisation : la société Playmoovin’ voit le jour. Rencontre avec Sébastien.
« Il y a 10 ans, Wally Salvan a rencontré Mickaël Meyer – qui avait une entreprise de chaudronnerie – pour lui confier la réparation de fauteuils de rugby. Ils se sont dit qu’ils pouvaient en profiter pour les améliorer. Tout est parti d’ici. Moi je suis arrivé au moment de la commercialisation, j’ai été conquis par l’idée et le sens de tout cela, j’ai tout quitté pour rejoindre l’aventure ! Je supervise la production, la communication, la vente, les fournisseurs. BUSI a fait un travail magnifique et se trouve même co-détenteur du brevet ; nous n’avons pas fait de levée de fonds, nous avons eu un prêt bancaire, et des entreprises de la région ont acheté les premiers fauteuils.
’’Notre fauteuil est destiné aux enfants, parce qu’ils n’ont pas de préjugés, il est compliqué de faire assoir un adulte sur ce type de matériel’’
Un fauteuil de sport coûte jusqu’à 8.000euros, nous avons réussi à faire un modèle à 1.200 euros, qui permet de jouer à beaucoup de sports. C’est un vrai outil de démocratisation : léger, maniable, ludique. Prix, poids, façon d’aborder, nous avons travaillé pour tout faire baisser dans un mix d’artisanat et industrie ; rotomoulage, mécanique, tout est fait en Auvergne. Attention, nous ne sommes pas un dispositif médical, c’est un fauteuil pour personnes valides que des enfants en situation de handicap pourraient utiliser… Notre fauteuil est destiné aux enfants, parce qu’ils n’ont pas de préjugés, il est compliqué de faire assoir un adulte sur ce type de matériel.
La première partie du concept est de sensibiliser : faire comprendre aux valides les problèmes d’une situation de handicap. La deuxième partie, c’est l’inclusion : permettre aux enfants handicapés de jouer avec tous les autres. Ce double effet est intéressant : à la fois un produit utile, et une opportunité énorme de communication sur un vrai problème. Les chiffres du handicap en France sont affolants : c’est le premier critère de discrimination, 22%, devant couleur de peau, l’orientation sexuelle, et le genre. Rien que cette donnée justifie la mise sur le marché de notre produit. La France est le pays d’Europe le plus en retard sur l’inclusion des personnes à mobilité réduite, 3% du métro parisien est accessible! L’Auvergne a été notre laboratoire, tous nos interlocuteurs – représentants de fédérations, centres de sports, de loisirs, académies – nous ont ouverts les bras, et les aides arrivent à de nombreux niveaux, preuve qu’il y avait une attente latente.
Il n’y a personne d’autre avec une offre similaire ; nous sommes en rapport avec Paris 2024, nous allons partir assez vite à l’international…

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