A la découverte d’Effidence, une société spécialisée dans la création de robots autonomes et collaboratifs dotés d’une intelligence artificielle

Contexte

EFFIDENCE
CEDRIC TESSIER
Effidence (contraction de Efficiency et Confidence*) conçoit des robots-compagnons presque aussi sexy que les droïdes de Star Wars. Créée par Cédric Teyssier, docteur en robotique et ingénieur en informatique, en 2009, Effidence a trouvé un écho chez des clients aussi prestigieux que Audi, BMW, Renault, La Poste, DHL, Bouygues Constructions… Imaginez une flotte de robots autonomes et collaboratifs – au service des opérateurs dans les entrepôts gigantesques des grands logisticiens. Effidence a été à l’origine du robot militaire Baudet-Rob (avec l’Irstea et l’Institut Pascal) « Il s’agissait de développer une intelligence artificielle afin de permettre de doter tous types de véhicules d’une fonction de suivi de personne ; Baudet-Rob augmente la capacité de progression des unités militaires qui opèrent dans des conditions extrêmes dans le monde. » Mais quand on sait que les employés d’un entrepôt peuvent marcher jusqu’à 15 km par jour, on comprend vite la valeur ajoutée des robots-compagnons d’Effidence.
‘‘Droïdes & guerre des étoiles’’
«Créer une entreprise, c’est partir dans le désert. Oui, il faut avoir la foi, et garder des bases solides, des attaches, la famille notamment. Après ma thèse de doctorat en robotique, je ne voulais pas être le spectateur mais l’acteur de mon avenir ; j’ai démarré à l’université en janvier 2009, mon école d’ingénieur m’a accueilli, je suis resté là-bas quelques années. Ma crainte principale était de créer une technologie gadget, certes potentiellement sexy, mais avec peu d’écho international. Je voulais faire du concret, de l’utile, un produit avec une pertinence économique… Je ne suis pas né entrepreneur, les réseaux d’aide à la création d’entreprise m’ont aidé à me transformer, à me faire poser les bonnes questions, l’équilibre entre les différents rôles – entrepreneur, dirigeant, technicien – arrivant assez naturellement. Il ne faut pas avoir peur de réviser son projet en cours de route : mon premier business-plan visait un marché national de vidéo-surveillance ! En développant l’activité annexe d’ingénierie que nous avions à l’époque, je suis passé à un marché international de robotique ; là, c’est le marché qui a décidé : en 2015, nous nous sommes concentrés sur la robotique dédiée logistique.
’’Je me suis toujours intéressé à l’étude de ce qui ne marche pas ailleurs, plutôt que de chercher à copier les réussites des autres’’
’’Nous faisons des robots-compagnons, c’est une réponse universelle ; la même problématique existe dans toutes les usines et entrepôts du monde, quel que soit le marché’’
Je me suis toujours intéressé à l’étude de ce qui ne marche pas ailleurs, plutôt que de chercher à copier les réussites des autres : apprendre avec les erreurs d’autrui. Mon meilleur conseil, surtout quand on sort de l’université comme moi, c’est de très vite s’entourer. L’accompagnement bien sûr – BPI, BUSI, le Réseau Entreprendre – on se sent moins seul, on partage les galères… BUSI est arrivé très tôt, j’ai découvert la notion de business plan avec eux, et surtout une mécanique de bons réflexes, savoir se poser les bonnes questions au bon moment. L’innovation pour moi c’est d’avoir une offre permettant de se démarquer significativement ; il ne faut pas forcément viser la rupture. Changer fondamentalement le process d’un marché a un impact sur le time-to-market. Demander aux clients de changer ses mentalités, de penser rupture, ça fait peur, il faut évangéliser longtemps. Nous proposons des robots mobiles et autonomes pour des fonctions logistiques, transporter des palettes par exemple dans des entrepôts, des industries. Ces robots sont collaboratifs, ils vont travailler main dans la main avec les employés de l’usine, les préparateurs de commande chez Amazon, etc.
Collaboratif, cela signifie qu’à un moment donné, le robot travaille avec un opérateur qui a la main sur lui, qui le contrôle. Mais si on raisonne « flotte de robots », ceux-ci sont connectés à un serveur central, les mettant à disposition d’un opérateur, ou les faisant circuler de façon autonome pour envoyer des articles vers une autre zone de l’entrepôt. En 2016, le robot mobile collaboratif était totalement nouveau ; nous avons testé plusieurs marchés, y compris celui de la livraison du dernier kilomètre – avec La Poste, une opportunité qui nous a donné une grande visibilité à l’international – avant de nous recentrer sur l’industrie et la logistique.
‘‘Nous apportons une solution de productivité mesurable: en évitant à des préparateurs de marcher jusqu’à 15 km par jour sur certains sites, éliminant de la pénibilité au transport de charges, en apportant une agilité nouvelle, une flexibilité, Effidence fait évoluer un certain modèle archaïque de l’industrie et de la logistique. Nous faisons des robots-compagnons, c’est une réponse universelle ; la même problématique existe dans toutes les usines et entrepôts du monde, quel que soit le marché. Que les tâches répétitives ou à faible valeur ajoutée soient réalisées par nos robots, cela touche à la déontologie, au-delà du gain de productivité. C’est une solution évidente pour relocaliser des entreprises…’’

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