A la découverte de Calnesis, une société spécialisée en thermodynamique expérimentale

Lauréats du concours i-LAB 2014 catégorie « Emergence » Mickaël Simond et Jean- Claude Neyt, deux jeunes docteurs issus de l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand, créent CALNESIS en avril 2015, après une année d’accompagnement BUSI. Spécialisée en thermodynamique expérimentale, l’entreprise réalise des mesures innovantes de propriétés physico-chimique des fluides, qu’ils soient liquides ou gazeux, pour des projets industriels dans les secteurs pétroliers, gaziers, industries chimiques, pharmaceutiques ou cosmétiques… « Nous sommes dans l’innovation de service : un accélérateur de l’innovation de nos clients »

« On ne s’est pas réveillés un jour en disant créons une entreprise. Ce n’était pas un plan de carrière, plutôt une bonne conjonction des opportunités. Quand on a un doctorat, il faut trouver du boulot. Durant notre thèse, on s’est dit pourquoi pas, et nous avons créé CALNESIS… Nous avons commencé dans l’institut de recherche qui nous héberge toujours aujourd’hui ; on ne pouvait pas démarrer dans un garage, il nous fallait un vrai laboratoire ! Nous faisons partie de ceux qui n’ont pas de soutien personnel financier en réserve. L’angoisse principale reste « est-ce qu’on peut manger demain ? ». Dans une entreprise, il y a des hauts et des bas, et personne n’est vraiment préparé à cela. De fait, il faut bien intégrer que les hauts et les bas d’activité sont probablement une routine, on gagne, on perd, ça va, ça ne va plus ; il faut accepter cette idée. Mais nous n’avions que 26 ans au départ, sans aucune expérience de ce cycle en yoyo. Profitons-en pour avertir ceux qui se lancent ! Nous avons révisé le projet en cours de route, pour le caler à notre réalité, loin d’Excel. Nous avons passé le cap des premières années, le premier objectif est atteint : nous avons tenu. CALNESIS est pérenne désormais. Au sujet des multiples casquettes, comme nous avons la chance d’avoir deux têtes, nous avons réparti les tâches naturellement, nous nous sommes partagé le travail ; et nous nous sommes bien entourés : comptable, banquier, conseils, etc.

«Le soutien de BUSI est vraiment mesurable. Ils nous ont accompagné en toute transparence : on pouvait tout leur dire, ils ne nous en tenaient pas rigueur ! Ils nous ont guidés au milieu du gang de requins. Sans ce type de partenaire fiable, je défie quiconque de savoir à qui s’adresser. Que dire ? A qui le dire ? Et comment le dire ? Il faut en effet montrer la bonne face à la bonne personne ; si vous demandez de l’argent à un organisme qui finance exclusivement de la recherche, ne leur montrez surtout pas que vous avez besoin d’argent pour votre développement commercial… Avec CALNESIS, nous ne révolutionnons pas le marché du covoiturage ou de l’hôtellerie, mais notre innovation est, elle aussi, une innovation de service. Nous sommes un laboratoire de recherche en physico-chimie, nous vendons des prestations d’études sur du matériel de pointe. Nous faisons de l’innovation sans produit innovant : comment faire comprendre cela ? Il a fallu convaincre en effet ! Nous rendons disponibles des techniques expérimentales pointues à des clients qui ne sont pas équipés, pour répondre à des problématiques de recherches ou industrielles. Scindons notre apport d’innovation en deux parties distinctes : il y a la technologie mise en place en interne pour répondre à nos clients, et le résultat que nous leur apportons.

Nous devenons pour eux un accélérateur de l’innovation. Par exemple, dans le cadre d’études R&D, il nous arrive de générer beaucoup plus d’informations que prévues au départ par le client ; cela a un impact qui peut transformer positivement – en donnant plus d’ambitions en cours de route – la valeur future de l’innovation du client. Nous travaillons sur une grande variété de projets, dans la même semaine nous passons d’un projet pharmaceutique à une interface logicielle, à des mesures pour l’automobile, ou bien encore à la création d’un prototype de mesure pour l’agro-alimentaire. Nous travaillons dur pour acquérir la reconnaissance, devenir une référence, un réflexe, nous permettant d’éviter la case Google… A horizon de 5 ans, CALNESIS vise l’indépendance totale sur 80% de l’activité, avec nos propres locaux et matériels.»