Deeptech : Clermont auvergne innovation et Le Bivouac sont lauréats de l’appel à projet de BPIfrance

Le programme Clermont Auvergne Deeptech, coordonné par Clermont Auvergne Innovation en partenariat avec le Bivouac, est lauréat national de l’Appel à projet PIA 3 SIA (SATT-Incubateur-Accélérateur) lancé par Bpifrance pour l’émergence, la création et l’accélération des start-ups Deeptech sur le territoire auvergnat.

Ce nouveau consortium est heureux de pouvoir accompagner les entreprises les plus innovantes tout au long de leur parcours. Car la DeepTech représente un véritable enjeu à l’échelle nationale comme internationale. Pourquoi devons-nous investir dans la DeepTech ? Portrait de l’économie du futur.

Qu’est-ce que la DeepTech ?

Sujet à la mode, qu’est-ce que l’on veut dire quand on parle d’entreprises DeepTech ? Il s’agit des sociétés qui s’appuient sur une innovation de rupture. Ces innovations trouvent généralement leur origine dans la recherche académique. Les chercheurs développent des avancées dans des domaines comme les nanotechnologies, l’Intelligence Artificielle, les biotechnologies ou l’informatique quantique. Certains deviennent entrepreneurs ou s’associent pour créer des entreprises innovantes qui trouvent des applications à ses innovations de rupture, avec l’ambition de répondre aux défis de notre monde : transition énergétique, agriculture durable, santé, transports et villes intelligentes.

Bpifrance, très impliquée dans le financement de ces innovations de rupture, a défini quatre critères pour identifier les startups DeepTech à soutenir :

  • le lien avec la recherche
  • la capacité à lever des verrous technologiques
  • la création d’un avantage fortement différenciateur
  • le go-to-market long et complexe, qui nécessite un gros financement

Or tout l’enjeu repose dans ce dernier point. Contrairement aux startups du numérique, la DeepTech suppose un gros investissement de départ et un retour sur investissement à long terme. L’écosystème des startups a l’habitude de voir des projets numériques croître sans un gros investissement de départ, puis accélérer rapidement leur croissance grâce à des levées de fonds avant de voir l’entreprise rachetée par un géant qui permet aux investisseurs de retrouver leur gain. Dans la DeepTech, il faut au contraire investir beaucoup dans la recherche et le développement au départ et attendre la croissance.

Pourquoi la DeepTech représente-t-elle un enjeu ? 

Alors que l’Europe peine à faire émerger des concurrents aux GAFA américains (Google, Apple, Facebook, Amazon) et aux BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi), il n’est pas question de rater le train de la DeepTech. Non seulement pour rester dans la course économique mais également parce que les défis auxquels la DeepTech doit répondre sont primordiaux pour nos sociétés.

L’Europe, la France et ses régions affichent une forte volonté politique de soutenir la DeepTech. L’Union européenne a lancé le programme cadre ,Plan Horizon Europe, pour stimuler l’excellence scientifique avec un budget de 83,5 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Bpifrance a multiplié par cinq ses investissements dans la DeepTech depuis 2015. Ils sont passés d’environ 300 millions à près d’un milliard et demi d’euros en 2019.

C’est pourquoi l’Etat et Bpifrance ont souhaité encourager l’entrepreneuriat Deeptech en lançant un appel à candidatures national aux structures d’accompagnement pour aider à la création de programmes performants dédiés aux startups valorisant les résultats des travaux de recherche des laboratoires. L’enjeu de ce nouvel appel à projets est d’inciter les acteurs déjà présents dans les territoires à se renforcer et à structurer l’écosystème de soutien au développement d’entreprises Deeptech, à collaborer pour construire des plans d’accompagnement innovants à partir des expériences, des savoir-faire et des compétences de tous les acteurs dans l’intérêt des startups.

L’Auvergne-Rhône-Alpes aime la DeepTech

De nombreuses actions sont mises en place par la Région pour soutenir le transfert de connaissances et de technologies innovantes vers les entreprises grâce au 3M€ du programme Easytech et aux 1,2 M€ du dispositif Usine Numérique Régionale. Nous étions également présents lors de l’étape clermontoise du Deeptech Tour de Bpifrance qui s’est tenue le 13 octobre dernier.

Dans le cadre de l’application du plan DeepTech de Bpifrance, la Région accompagne aussi les jeunes chercheurs dans la création de startups en leur apportant un budget de 450k€, avec l’aide des SATT régionales ou en soutenant des projets d’incubation d’entreprises DeepTech grâce à un financement de 4M€.

Nous avons donc souhaité nous inscrire dans cette dynamique en nous associant avec Clermont Auvergne Innovation pour créer le consortium Clermont Auvergne Deeptech afin de proposer une offre globale, au service des startups Deeptech sur toutes les phases de projet :
– Clermont Auvergne Innovation dans le cadre d’un partenariat étroit avec l’incubateur d’entreprises d’Auvergne BUSI pour un accompagnement allant du sourcing de projet et de porteur, à la post-création et au démarrage de l’entreprise Deeptech,
– Le Bivouac pour la pré-accélération et l’accélération de l’entreprise pour une croissance rapide.

Nous sommes fiers de faire partie des 10 lauréats de cet appel, ce qui constitue une reconnaissance du potentiel et de la dynamique du territoire, et le point de départ d’une collaboration entre les acteurs de l’écosystème pour le développement de la Deeptech sur la région Auvergne.

La proposition du Consortium

Les nouveaux programmes initiés grâce au financement de cet appel à projets seront particulièrement axés sur les phases de sensibilisation, de formation, de détection, d’incubation, d’amorçage post création et d’accélération avec des dominantes de pré-industrialisation et surtout d’accès au marché, dont ceux à l’international.

Les principaux objectifs de cet accompagnement sont :
• D’augmenter le flux de projets issus des travaux de recherche et leur qualité entrepreneuriale.
• De diminuer le temps d’accompagnement des projets pour minimiser le risque de sortir du time to market.
• De dynamiser la pré-accélération et l’accélération des entreprises créées.
• D’améliorer le taux de croissance des sociétés sortant de la chaîne d’accompagnement.

Les startups DeepTech d’Auvergne-Rhône-Alpes

Allegorithmic : L’écosystème auvergnat a déjà encouragé l’éclosion de belles entreprises. Comme Allegorithmic, jeune pousse qui a séduit le monde des jeux vidéos, de l’animation et des effets spéciaux grâce à son logiciel pour la création de matières et textures 3D. Achetée par Adobe, elle a été fondée par Sébastien Deguy, jeune docteur à l’université Blaise-Pascal et incubée à Clermont par i-Lab.

SurgAr : la jeune société clermontoise vient de lever 1,75 M€ pour développer sa solution de réalité augmentée en chirurgie coelioscopique. Elle a été accompagnée dans cette opération par Clermont Auvergne Innovation et le CHU de Clermont-Ferrand.

Quelle place pour la DeepTech française dans le monde

De la volonté et des moyens, il en faudra. Car la course avec les États-Unis et la Chine sera rude. Les États-Unis sont en tête, avec plus de 4.000 entreprises DeepTech, et 750 pour les Chinois. En Europe, c’est l’Allemagne qui a le plus d’entreprises DeepTech (455), suivie du Royaume-Uni (435). La France occupe la troisième position avec 241 entreprises DeepTech.

Avec le développement du financement public, l’espoir de voir émerger des pépites DeepTech françaises nous est permis. Et la région Auvergne-Rhône-Alpes peut en devenir l’un des chefs de fil grâce au dynamisme de son tissu économique et d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation.

À nous d’aider et de financer les nouveaux projets qui pourront naître du talent de nos chercheurs.

 

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