Comment en sont-ils arrivés là ?

Le mardi 05 décembre, le Bivouac et Digital League présentaient une nouvelle édition des “retours d’expérience”. Ce retour faisait intervenir Noémie Jonnez, Responsable du Pôle Innovation chez Limagrain et Frédéric Domon, fondateur de Cikaba sur la relation entre startup et grand groupe.

Cette relation fait beaucoup parler, qu’elle soit considérée comme un vecteur de croissance ou comme une contrainte. Les deux intervenants sont revenus sur leur vision, les attentes de chacun dans une telle relation, la réalité et les prérequis d’une collaboration startup /grand groupe.

Noémie présente la vision du groupe Limagrain qui a déjà travaillé avec des startups, même s’il s’agit une initiative récente, désormais intégrée dans leur stratégie. Limagrain a choisi de réaliser une qualification précise de ses besoins, avant de partir à la recherche de startups. Désormais, le groupe passe par trois voies d’accès pour les recruter : des consultants tels que le Bivouac aptes à sourcer les bonnes startups, des partenariats avec des incubateurs, et du sourcing actif sur des événements. Aujourd’hui, Limagrain souhaite être proactif, et travailler avec des startups dans un but de co-construction de solutions.

Pour Noémie, le groupe a 3 attentes lors d’une collaboration avec une startup : la recherche de compétences, l’ouverture à de nouvelles possibilités de développement par le biais de la startup, et la possibilité de gagner en part de marché. C’est pourquoi il n’est pas dans l’intérêt du grand groupe de travailler à fonds perdu, il doit s’agir d’un accord commun.

Fort de ses expériences de collaborations passées chez Limagrain, le Pôle Innovation est à l’initiative de la mise en place d’un groupe de réflexion « comment collaborer avec une startup ». Le groupe a conscience d’avoir tout à travailler pour avoir une collaboration optimale : assouplir les process du grand groupe, connaître les contraintes de la startup….

Pour Limagrain, le bilan de ces relations est positif, car celles-ci ont donné lieu à de très belles réalisations, même s’il y a un vrai choc des cultures.

Cikaba est une société qui travaille avec des grands groupes, pour bâtir des prototypes de solutions à leurs besoins. Le temps est une denrée rare pour la startup, c’est pourquoi il faut pouvoir réduire le temps au maximum avec le grand groupe dans les process.

Pour Frédéric, le grand groupe offre avant toutun terrain d’expérimentation pour l’offre de la startup. Cependant, celle-ci ne doit pas se perdre dans cette relation, et doit bien suivre sa feuille de route pour le développement de son offre. Chaque entrepreneur doit pouvoir anticiper si une collaboration avec le grand groupe va dans le sens du développement de la startup, pour ne pas travailler à fonds perdus ni perdre trop de ressources. Malgré la notion de co-construction, le grand groupe reste un client pour la startup.

Chez Cikaba, le bilan de la collaboration startup/grand groupe est positif, même s’il ne faut pas que la startup base sa notoriété sur cette relation. En effet, une telle coopération peut être lourde de conséquences si elle ne se passe pas comme prévu, notamment aux débuts de la startup.

Cette collaboration peut permettre à la startup de constater et résoudre les possibles dysfonctionnements de ses services, mais la société doit aussi avoir les épaules assez solides pour encaisser les contraintes et changements qui peuvent intervenir (process plus longs, partie juridique contraignante…).

Pour nos deux intervenants, ce qu’il faut retenir pour une collaboration startup/grand groupe fructueuse :

  • Côté grand groupe, c’est la nécessité de bien définir le besoin en amont, de même que les obligations de résultats et de moyens, pour avoir une vraie plus-value de chaque côté. Et au-delà, l’envie est primordiale pour pouvoir travailler ensemble. Le grand groupe doit également savoir réfléchir sur comment être plus agile en termes de ressources, de temps pour pouvoir travailler avec des startups (il faut pouvoir être disponible).
  • Côté startup, il faut sentir l’appétence du grand groupe pour l’offre de la startup, sans perdre de vue son développement. De plus, c’est en étant proche des personnes ayant les problématiques de terrain que la startup peut apporter une vraie plus-value. Enfin la startup doit être assez mature pour encaisser les contraintes d’un grand groupe. Il est nécessaire de voir cette collaboration comme une relation entre un fournisseur et son client.

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