Comment MyBus en est arrivé là ?

Le jeudi 12 septembre, le Bivouac présentait une nouvelle édition des “retours d’expérience”. Cette nouvelle édition, en partenariat avec Digital League, présentait MyBus et leur expérience de la levée de fonds. 

Ce retour d’expérience faisait intervenir les deux cofondateurs de la startup MyBus, accompagnée au Bivouac, et qui vient de réaliser une très belle levée de fonds de 2,4 millions d’euros. Franck Raynaud et Frédéric Pacotte reviennent sur leurs parcours de startupeurs, l’aventure MyBus et l’expérience de la levée.

L’application était encore un embryon lorsque Franck et Frédéric ont décidé de réaliser une première levée d’amorçage de 670 K€ composée d’avance remboursable avec, notamment, BPIFrance et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et un peu de subventions. Cette levée leur a permis de passer d’un prototype fonctionnel à une mise en marché en seulement un an et demi, et de recruter pour maîtriser leur technologie et la vitesse d’exécution, un des prérequis demandés par les investisseurs.

Par la suite, il s’est avéré nécessaire pour MyBus de réaliser une deuxième levée de fonds, pour continuer sa croissance.

Pour cette deuxième levée, MyBus a fait le choix de se faire accompagner par un cabinet de conseil en financement, qui les a aidés à structurer cette levée et repérer les investisseurs potentiels. Cette levée s’est concrétisée en juin 2019, après une période de discussions, audit et négociations d’un an et demi, avec une très belle levée de 2.4 millions avec EDF Pulse et la Banque des territoires.

De cette expérience, Franck en retire l’importance de bien connaître, en amont des négociations avec les investisseurs potentiels, leurs prérequis, et ce qui pourrait constituer un frein à leur décision finale (niveau technologique non atteint, par exemple…). Pour lui, il est important de ne pas se survendre auprès des investisseurs pour éviter les écueils lors de la phase d’audit. Les deux startupers insistent sur l’aspect chronophage de la levée de fonds, qui demande énormément de temps et d’énergie et nécessite des réflexions importantes pour le développement de la société… Pour eux, il est aussi important de prendre du recul pendant le processus, afin de pouvoir prendre les décisions qui s’imposent en n’étant pas pris par l’opérationnel.

Par ailleurs, Frédéric rappelle que le pendant de la levée de fonds est de devoir laisser des parts aux investisseurs, c’est-à-dire ne plus être décisionnaire unique dans l’entreprise et partager la gouvernance. Il est important que les fondateurs aient discuté de leur limites et objectifs très tôt dans l’aventure de la startup, afin de pouvoir anticiper les questions qui se poseront lors de la levée de fonds. Pour les deux cofondateurs, ces négociations ne doivent surtout pas être négligées, lorsque l’on entame une levée.

Les négociations de la levée de fonds donnent lieu à la rédaction d’un pacte d’associés, document qui régit les droits, devoirs et relations entre actionnaires. Ce pacte permet de fixer notamment les taux de dilution et les objectifs à atteindre, les décisions que les dirigeants ont le droit de prendre en informant ou non les actionnaires, les dépassements de budget ou les recrutements stratégiques. Côté recrutement, le pacte garantit aussi aux investisseurs l’engagement de l’équipe des fondateurs pour les prochaines années de développement. Le pacte représente avant tout des garanties pour les fondateurs et investisseurs.

Quelques points à retenir de l’expérience de MyBus sur la levée de fonds :

  • L’importance de l’équipe : les deux cofondateurs soulignent le fait que l’aventure MyBus est avant tout une aventure humaine. L’équipe doit pouvoir être autonome en amont du processus de levée, pour maintenir le lien et l’activité, malgré le fait que les fondateurs se consacrent à plein temps au financement.
  • L’importance d’oser : il faut se démarquer, se faire connaître et oser se positionner, car cela permet aussi de rassurer les investisseurs quant au futur succès de l’aventure
  • L’importance de bien cibler les investisseurs qui peuvent être convaincus par le produit, voire de prendre la liberté de choisir ses investisseurs (ce choix peut influencer l’indépendance de la startup dans son développement).
  • L’importance de se dire que la levée va être de toute façon plus longue que prévue : le processus est très long et énergivore et il faut y être préparé en entamant la démarche.

Pour conclure leur intervention, pour Franck et Frédéric, le réseau et l’écosystème ont eu un fort impact pour MyBus et leur levée. La Caisse des Dépôts et EDF, le Crédit Agricole et Sofimac ont été leurs principaux investisseurs, et le Bivouac a été une vraie porte d’entrée pour obtenir les contacts dans ces groupes. Michelin a également joué un rôle important de mentoring pour les aider à préparer la levée de fonds.

Quant au futur de MyBus, Franck et Frédéric ont pour but de continuer le renforcement de leur partie technique avec ces fonds, et prévoir les premières expérimentations à l’étranger. MyBus garde les pieds sur terre, car malgré cette importante levée, la startup doit continuer d’asseoir son développement et l’adoption de son application.

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