Le Bivouac & GRDF : Philippe Métais revient sur l’appel à projets

Le 3 juillet dernier, Le Bivouac était au M95 à Paris, l’espace de coworking de GRDF, dans le cadre de leur appel à projets « outiller l’expertise à distance ». Cet appel à projets a été mené conjointement par GRDF et le Bivouac, qui était en charge du sourcing de startups pour répondre à cette problématique.

Les apporteurs de solutions présélectionnés étaient donc à Paris le 3 juillet pour rencontrer les experts de GRDF, et le Bivouac était bien sûr présent. Philippe Métais, responsable de cet appel à projets chez GRDF revient sur cette expérience.

Bonjour Philippe, pouvez-vous vous présenter, et nous expliquer quelle est l’ambition de GRDF avec les startups ?
Je suis en charge de projets en Recherche et Développement – Innovation – Data chez GRDF et j’ai suivi l’appel à projets que nous avons lancé avec le Bivouac cette année.

A l’origine de l’ambition de GRDF, il y a une volonté de tester une nouvelle façon de rencontrer des porteurs de projets, qui pouvaient trouver des solutions à nos problématiques. Cette volonté a émergé lors du 1er semestre 2019, et nous avons décidé de la mettre en pratique en testant cette nouvelle façon de rencontrer des entrepreneurs.

Quelle est l’origine de cet appel à projets ?
Nous avons choisi cette forme car sa finalité était de co-développer avec des porteurs de projets, voire d’acheter leur solution, a minima d’entraîner une réflexion.

Pour cela, il s’est vite révélé nécessaire de mettre en parallèle les besoins de la Direction Technique et Industrielle, Maitre d’ouvrage de la problématique soulevée, et les connaissances pratiques de la Direction de la Stratégie « Recherche & Développement – Innovation ».

Cette confrontation a permis de dégager une problématique pour un appel à projets : « outiller l’expertise à distance ».

Quel en est l’aspect novateur pour vous ?
Le principal aspect novateur pour GRDF a été de continuer à s’ouvrir à la démarche de l’open-innovation. Nous avions déjà eu l’occasion d’être partenaire de certains événements open-innovation tels que BigUpforStartup ou encore d’utiliser ces pratiques à l’occasion de démarches plus locales. Cependant l’appel à projets était un outil que nous n’avions pas vraiment investigué jusqu’à présent.

De plus, qui dit open-innovation, dit réflexion sur nos besoins et ouverture vers l’externe de sujets et de problématiques que nous pouvons rencontrer.. Cette exposition ne nous était pas forcément familière et cela a été un vrai challenge pour nous.

Pourquoi avoir choisi et fait appel au Bivouac ?
L’appel à projets a permis à GRDF de structurer ses besoins, mais a aussi permis de mettre en avant les choses dans lesquelles nous manquions de compétences, comme le sourcing de startups qualifiées et son exploitation.

Nous avons souhaité faire appel à des personnes dont le sourcing, les campagnes de communication et de recrutement sont le métier et après la consultattion de plusieurs organismes, notre choix s’est porté sur le Bivouac pour la confiance et la proposition de valeur ajoutée.

Comment cela s’est déroulé ?
Nous avons construit l’appel en plusieurs étapes, pas toujours très équilibrées car nous étions encore en pleine expérimentation.

La première étape a été la définition du besoin grâce aux deux directions. La Direction Technique, qui est, à l’origine, maître d’ouvrage de cet appel, a exprimé des besoins très précis, tandis que la Direction de la Stratégie a mis en avant l’aspect novateur d’un appel à projets, et l’apport qu’un tel outil pourrait représenter (nouvelles technologiques, nouveaux business…).

Cette définition a été enrichie de plusieurs échanges avec d’autres partenaires, cabinets de conseil, banques et nos relais territoriaux en charge de l’innovation.

Nous avons ensuite confié le sourcing au Bivouac, et nous avons été présents avec eux sur des événements tels que VivaTech pour aller chercher des contacts qualifiés, et cela a constitué une vraie plus-value.

A la suite de ce sourcing, nous avons réalisé la présélection des dossiers, qui a été très fructueuse : 44 dossiers admis à la présélection. Cette étape a nécessité une mobilisation interne importante pour l’étude de tous les dossiers qui nous avaient été déposés. Pour finir, le 3 juillet, nous avons organisé une journée de rencontre avec les présélectionnés, sous la forme de rendez-vous B2B avec des experts de GRDF.

Il nous reste une dernière étape à effectuer par le maître d’ouvrage, qui est le choix des porteurs de projets, l’achat d’une solution ou le co-développement d’un business en tant que tiers de confiance.

Que retenez-vous de cet appel à projets ? En êtes-vous satisfait ?
Cet appel à projets a été une très bonne expérience et un vrai « test & learn* » pour GRDF. Cela nous a permis d’acter l’importance de certaines étapes pour un appel à projets réussi.

Nous retenons entre autres :

Une bonne définition des besoins en amont avec une structure à deux têtes pensantes
Un sourcing de qualité par un partenaire compétent
La nécessité de se laisser le temps : un timing bien anticipé permet de profiter d’événements prépondérants sur la même période pour y trouver des contacts
Une présélection qualifiée, puis une rencontre avec les présélectionnés pour échanger
De manière générale, la mobilisation des acteurs en interne est très importante pour que l’appel à projets soit une réussite. Que ce soit pour la présélection, le suivi des dossiers, il était nécessaire que les membres de GRDF soient engagés tout au long du processus.

En conclusion, nous sommes très satisfaits de cet appel, car nous avons pu présélectionner 44 dossiers, contre 20 attendus au départ. Le KPI** a donc été parfaitement atteint pour GRDF. Cela a également permis d’acter que l’outil « appel à projets » et sa méthodologie fonctionnent pour nous, et la multiplicité des dossiers a démontré l’attractivité de GRDF pour les porteurs d’innovation.

*test et apprentissage

**Key Indicator Performance : indicateur de performance

Est-ce que vous réitéreriez l’expérience ?
Nous pensons renouveler l’expérience, peut-être sous une forme différente, au niveau national ou régional. La démarche d’open-innovation a fait ses preuves chez nous, avec la nécessité d’avoir une structure extérieure pour avancer et cadrer la démarche.

Cependant, nous souhaitons dans le futur pouvoir mettre l’accent sur l’aspect win-win de l’appel, que chacun – y compris le porteur de projet – se sente gagnant.

Il est important pour nous de reste bienveillant dans ces démarches, le startup bashing* ne fait pas partie des valeurs de GRDF.

*lynchage de startups

Quelles sont les actualités chez GRDF en matière d’innovation ?
Nous souhaitons continuer à intégrer la démarche d’Open-innovation au sein de GRDF, en développant cette ouverture d’esprit de l’interne vers l’externe. En effet, cette capacité à nous ouvrir à l’externe est très importante pour nous, que ce soit au niveau national ou sur le territoire local.

En octobre, nous continuons notre rayonnement régional avec un événement annuel dédié à l’innovation à Marseille avec la French Tech.

L’année prochaine, nous allons également être partenaire d’un grand événement national pour mettre en avant l’open-innovation, et un appel à projets sera sûrement lancé à cette occasion, mais chut, c’est encore sous le sceau du secret !

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