La dure vérité de la levée de fonds

La levée de fonds, ça vous parle ? C’est le nerf de la guerre des startupers. Derrière les promesses de marché, est-ce que sa mécanique est vraiment compréhensible ?

Julien Petit, sourceur et agent de startups, travaille spécifiquement avec une trentaine de VCs (Venture-Capital ou capital-risqueurs) opérant en France. 1er Agent de startups français, il est venu le 18 juin au Bivouac analyser la levée de fonds pour permettre d’y être mieux préparés.

Entrepreneuriat et sport/musique : même combat en terme d’approche et d’ambiance

Pour Julien Petit, les capital-risqueurs sont aujourd’hui très exigeants et les startups qui font appel à eux doivent être bien préparées pour réussir à les convaincre.

Le premier point important est de comprendre comment marche le capital-risque et de connaître les moteurs des investisseurs. “Dès lors qu’un investissement est réalisé, il s’agit d’un mariage duquel on ne peut sortir facilement” explique Julien Petit. La startup en retire des fonds mais également des contraintes et pressions imposées par l’investisseur. La performance compte en effet énormément dans le pari d’un capital-risqueur. Cependant, il s’agit d’une alliance collaborative, donc les enjeux ne sont pas que financiers, l’investisseur misant avant tout sur la réussite de la startup.

Comme les sportifs et musiciens, les entrepreneurs de référence doivent leur réussite à leurs acquis (leur éducation, leur entourage et leurs apprentissages) mais aussi au choix de leurs collaborateurs et investisseurs. Ce choix est d’autant plus important que leur approche les fait changer parfois irrémédiablement des industries et qu’il faut avoir les épaules assez solides pour vaincre les aléas de leur développement.

L’important est de comprendre que les capital-risqueurs peuvent être anxieux vis à vis de leur fonds et craindre de les perdre. Ils ont en effet besoin d’être rassurés sur leurs investissements (le rêve de tout investisseur étant bien sûr de trouver “the next big thing”).

Pour Julien Petit, il existe des fondamentaux qui feront que la startup sera “VC-compatible” :

  • un produit qui a un gros TAM (total addressable market)
  • une solution à un problème important
  • une équipe premium
  • une ambition marquée
  • la démonstration du “faire beaucoup avec peu”
  • un bout de traction et/ou market/fit
  • une forme de radicalité et une véritable capacité d’exécution
  • avoir accompli des “faits d’armes” marquants
  • viser une “exit” ambitieuse
  • être “fluent in english”
  • une “gross margin” positive
  • une cap-table équilibrée

Julien Petit insiste enfin sur cette phrase “Sans argent, on peut faire beaucoup, les autres l’ont fait“. Les entrepreneurs doivent se débarrasser de l’idée qu’on ne fait rien sans argent et agir autant qu’ils le peuvent pour trouver les solutions les plus pertinentes à leurs problèmes.

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